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Obligation d’accessibilité : Qui doit s’y conformer ?

L’accessibilité est devenue une exigence incontournable dans de nombreux domaines, notamment en France. Les établissements recevant du public, qu’ils soient publics ou privés, doivent garantir l’accès à leurs services pour les personnes handicapées. Cela inclut non seulement les bâtiments physiques, mais aussi les sites internet et autres services numériques.

Les entreprises, les administrations publiques, les écoles et les commerces sont donc tenus de mettre en place des aménagements spécifiques. Les sanctions pour non-conformité peuvent être sévères, allant de simples avertissements à des amendes substantielles. L’objectif est clair : permettre une inclusion réelle et effective pour tous.

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Définition et champ d’application de l’obligation d’accessibilité

La notion d’accessibilité s’inscrit dans un cadre légal bien défini. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, constitue le socle législatif en la matière. Cette loi impose aux établissements recevant du public (ERP) de rendre leurs locaux accessibles aux personnes en situation de handicap.

Les ERP se divisent en diverses catégories, en fonction de leur capacité d’accueil et de leur activité. Les normes d’accessibilité concernent aussi bien les constructions neuves que les bâtiments existants. En vertu de l’Article R143-2 du code de la construction et de l’habitation, ces établissements doivent respecter des règles précises pour assurer une accessibilité optimale.

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La Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies, ratifiée par la France, renforce cette obligation. Elle stipule que les États parties doivent prendre toutes les mesures appropriées pour garantir l’accès des personnes handicapées, sur la base de l’égalité avec les autres, à l’environnement physique, aux transports, à l’information et à la communication, ainsi qu’à d’autres installations et services ouverts ou fournis au public.

Les obligations d’accessibilité s’étendent aussi aux espaces numériques. Les sites internet publics doivent être conformes aux standards définis par le Référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA). Les entreprises privées, bien que moins contraintes, sont incitées à suivre ces directives pour offrir une expérience utilisateur inclusive.

Les établissements et structures concernés

Les établissements recevant du public (ERP) sont en première ligne lorsqu’il s’agit de se conformer à l’obligation d’accessibilité. Ces structures sont classées en plusieurs catégories, en fonction de leur capacité d’accueil et de leur nature d’activité. Les ERP incluent notamment les commerces, les administrations, les établissements scolaires, les lieux de culture et de loisirs, ainsi que les établissements de santé.

Au-delà des ERP, d’autres structures doivent s’adapter pour répondre aux exigences légales. Les professionnels libéraux, représentés par l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), les artisans et petites entreprises affiliés à l’Union professionnelle artisanale (UPA) ou à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), sont aussi concernés. Les grandes entreprises, sous l’égide du Mouvement des entreprises de France (Medef), doivent aussi veiller à l’accessibilité de leurs locaux.

Les acteurs de l’urbanisme et du bâtiment ont un rôle fondamental. Les Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE), les syndicats professionnels comme Cinov et Syntec, ainsi que des associations spécialisées telles que l’Association française des professionnels pour l’accessibilité aux personnes handicapées (AFPAPH) ou Handibat, fournissent des conseils et des formations pour faciliter la mise en œuvre des normes d’accessibilité.

Les initiatives locales, telles que les Artisans accessibles d’Alsace et Les Pros de l’accessibilité, montrent l’engagement de nombreuses régions à promouvoir une accessibilité universelle. Ces structures jouent un rôle essentiel en accompagnant les petits établissements dans leurs démarches de mise en conformité.

Procédures et démarches pour se conformer

Se conformer à l’obligation d’accessibilité nécessite de suivre des étapes précises. La première démarche consiste à déposer un dossier auprès de la préfecture ou de la mairie. Ce dossier doit inclure un descriptif des travaux envisagés, une évaluation des coûts et une attestation d’accessibilité.

  • Préfet : Autorité qui valide le dossier et délivre l’autorisation de travaux.
  • Mairie : Échelon local où le dossier peut être déposé.
  • Décret n° 2023-993 : Réglemente les modalités d’application.
  • Arrêté du 31 octobre 2023 : Précise les normes techniques à respecter.

Les financements disponibles pour soutenir les travaux sont variés : le Fonds territorial d’accessibilité (FTA), le Fonds de compensation de la TVA (FCTVA) et la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) peuvent être sollicités. Les entreprises peuvent aussi se tourner vers BPI France pour des prêts spécifiques.

Les outils numériques facilitent la mise en conformité. La plateforme Acceslibre permet de vérifier l’accessibilité des établissements et de guider les gestionnaires dans leurs démarches. L’Agence de services et de paiement (ASP) offre un accompagnement administratif pour les demandes de subventions.

Une fois les travaux réalisés, il est requis de tenir un registre public d’accessibilité et de le mettre à disposition des usagers. Ce registre doit contenir des informations détaillées sur les aménagements effectués et les services accessibles, garantissant ainsi la transparence et la conformité aux normes en vigueur.

accessibilité numérique

Sanctions et contrôles en cas de non-conformité

Les établissements recevant du public (ERP) doivent se conformer aux normes d’accessibilité sous peine de sanctions. Le préfet, en tant qu’autorité compétente, est chargé de vérifier la conformité des ERP. En cas de manquement, il peut prononcer des sanctions administratives telles que des amendes.

Les amendes peuvent atteindre 45 000 euros pour les personnes physiques et 225 000 euros pour les personnes morales. L’établissement peut être fermé temporairement ou définitivement. Le code de la construction et de l’habitation, notamment l’article R143-2, détaille les modalités de ces sanctions.

Processus de contrôle

  • Inspection des lieux par des agents mandatés par la préfecture
  • Évaluation des mesures correctives nécessaires
  • Notification de mise en demeure en cas de non-conformité

Les contrôles sont effectués régulièrement et peuvent être renforcés en cas de signalement par les usagers. La préfecture dispose aussi de la possibilité de recourir à des experts pour évaluer les situations complexes.

Exemptions et dérogations

La loi prévoit des dérogations dans certains cas spécifiques, comme pour les bâtiments classés au patrimoine ou les sites présentant des contraintes techniques majeures. Toutefois, ces dérogations doivent être dûment justifiées et validées par la commission départementale consultative de sécurité et d’accessibilité.

Les responsables d’ERP doivent tenir un registre public d’accessibilité, mis à jour régulièrement, afin de garantir la transparence des démarches entreprises pour se conformer aux obligations légales.

Catégories de l'article :
Juridique